En avant pour la grande aventure ! Je vous emmène cette fois à bord du train Zéphir, un train longue distance équipé d’un wagon panoramique qui permet de profiter pleinement des paysages traversés tous plus grandioses les uns que les autres : des plaines du Nebraska aux Rocky Mountains, de la Colorado River à la Truckee River, du majestueux lac Tahoé aux plaines désertiques de l’Utah et du Nevada, du fleuve Mississipi aux rives de la baie de San Francisco, tout ne fut qu’émerveillement et découvertes parfois surprenantes, y compris au sein même du train. Nous avons donc embarqués en début d’après-midi pour deux jours et demi de voyage à Chicago où nous avons attendus docilement que le Chef de gare nous attribue nos places.
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« En voiture ! »
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Je peux vous assurer que pour moi, le voyage commençait bien lorsque je me suis rendue compte que deux rangs devant nous allait voyager une famille Amish avec leurs trois enfants ! J’étais au comble de la joie de pouvoir observer des membres de cette communauté presque trois jours durant ! Mais qu’elle ne fut pas me surprise de m’apercevoir très vite que plusieurs familles Amish, issues de communautés différentes – d’après la différence des coiffes – allaient elles aussi faire le voyage !
Nous nous sommes installés dans ce qui allait être, pour de longues heures, notre minuscule espace de vie et c’est le cœur battant que j’écoutais la machine se mettre en branle direction Emeryville (San Francisco) ainsi que les premiers coups de sifflets de la locomotive qui furent si nombreux ! Car à chaque intersection entre la voie ferrée et une route, aussi petite soit-elle, le conducteur donnait joyeusement du sifflet ! Et croyez-moi, les routes sont nombreuses, même dans le désert et au beau milieu de la nuit. Mieux vaut avoir un sommeil solide ou une bonne paire de boules Quiès !
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J’ai été studieuse! J’ai amené mon ouvrage d’hexagones avec moi pour le voyage… 🙂
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Au cours de cette première demi-journée, nous avons traversé, des heures durant, des champs de maïs à perte de vue dans les Etats de l’Illinois et de l’Iowa, ce qui n’est pas étonnant lorsque l’on sait que l’Illinois produit du maïs pour le pop-corn et que la moitié de la production de l’Iowa représente le tiers de l’éthanol américain.
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Champs de maïs à perte de vue
Après une nuit un peu difficile sur les sièges inclinables – nous avons choisi la formule économique – où j’ai regretté amèrement, en grande frileuse que je suis, de ne pas avoir prévu de plaid, je me suis réveillée au petit matin et suis allée m’installer dans le wagon panoramique pour voir le lever de soleil sur l’Etat du Colorado. Bien m’en a pris puisqu’il était indispensable, ce jour-là, de pouvoir admirer les paysages grandioses que nous nous apprêtions à parcourir. Après une halte de trois quart d’heure à Denver où nous avons pu prendre quelques photos à la dérobée, notre train filait vers l’ouest américain. Le spectacle fut à la hauteur de nos attentes! Je vous laisse en juger par vous-même, toutefois, je m’excuse si parfois, les photos sont floues ou ont des reflets, il n’était pas simple de prendre de beaux clichés dans un train en mouvement…
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Un adorable petit garçon Amish qui m’a adressé des sourires radieux que je ne suis pas prête d’oublier!
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Le wagon panoramique, très fréquenté par la communauté Amish!
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Au pied des Rocky Mountains (Montagnes Rocheuses)
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Nous grimpons dans les Rocheuses
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Un petit coin de paradis
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Une habitation plutôt insolite mais au panorama grandiose
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La rivière Colorado
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Le Colorado
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Encore….
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Et encore…
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En fin d’après-midi, j’ai aperçu quelques cerfs qui profitaient des rares ombrages et points d’eau et me suis écriée en français à l’adresse de mon compagnon « Regarde! Regarde! ». Les trois jeunes filles Amish assises à la table de l’autre côté du couloir, curieuses de ma découverte, ont voulu savoir ce que j’avais vu. C’est malheureusement à ce moment là que la barrière des langues m’a posé problème! Quel terme donner pour cet animal à des adolescentes qui parlaient probablement le Pennsylvania Dutch? Nous avons essayé de nous aider du traducteur du téléphone portable : Deer? Cervids? Hind? Fawn? Elles n’ont compris aucune de ces appellations! Mais j’étais toutefois émue et surprise de cette ébauche de communication.
Après avoir vu tant de belles choses au cours de la journée, je n’ai pas eu le courage d’attendre notre arrivée prévue à 23h à Salt lake City pour admirer ne serait-ce que les lumières de la ville. Epuisée, j’ai éteint ma petite veilleuse et me suis endormie tant bien que mal sur ma couchette improvisée. De nouveau réveillée très tôt le lendemain matin, je me suis rendue, comme la veille, dans le wagon panoramique pour admirer le lever de soleil sur les grandes plaines désertiques du Nevada.
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Le Nevada au petit matin
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Le désert du Nevada
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Retour progressif à la civilisation
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Le lac Tahoé
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Le majestueux lac Tahoé, quelques heures plus tard, m’a fait grande impression. Les toutes dernières heures du voyage, alors que nous traversions la Californie et retrouvions des endroits moins charmants car très industrialisés, nous avons eu le bonheur d’échanger un moment avec la famille Amish installée au plus près de nous, notamment avec le père de famille et sa fille ainée, la mère étant très en retrait et les autres enfants trop jeunes. Cette discussion et tout ce que j’ai pu observer durant le voyage a pertubé mes maigres connaissances sur cette communauté, fruits de mon entretien avec Jacques Légeret et de mes recherches. Je leur ai parlé de Sainte-Marie aux Mines, d’Alsace et de patchwork et rien de cela n’a fait écho. Je leur ai montré mon ouvrage mais cela n’évoquait rien pour eux. J’en ai conclus, peut-être à tort, que ces Amish là n’étaient pas issus du Vieil Ordre tant ils étaient à l’aise avec notre monde (plaid polaire bariolé pour la jeune fille, verre en plastique fluo, robe bleue avec de très discrets carreaux). Et encore bien d’autres choses que je tairais par peur que vous ne me preniez pour une affabulatrice! Si la frontière est encore grande entre leur monde et le nôtre, nul doute qu’elle s’amoindrit au fil du temps.
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Tout le monde profite des arrêts pour se dégourdir les jambes
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Un papa Amish attentif
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Nous arriverons près de San Francisco vers 16h avec l’envie de profiter de ces deux derniers jours avant de ne rentrer en France. Nous sommes frappés par la fraicheur qu’il règne dans cette ville en cette soirée du mois d’août et nous croisons plusieurs personnes en doudounes légères. Même les chien sont habillés chaudement !
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Une petite laine !
« L’hiver le plus froid que j’ai connu a été l’été que j’ai passé à San
Francisco. » Mark Twain
Pour se balader dans les rues de San Francisco, mieux vaut être équipé d’une bonne paire de baskets afin de grimper avec « légèreté » ses nombreuses collines. Elle est la troisième destination touristique des Etats-Unis et nous entendons beaucoup parler Français dans divers lieux. Si je constate qu’il y a toujours autant de SDF dans certains quartiers et qu’ils sont de plus en plus jeunes, je redécouvre le charme fou de cette ville. Je visite de nouveaux lieux inexplorés il y a 10 ans tels les fameux escaliers qui ont inspiré Armistead Maupin pour écrire « Les chroniques de San Francisco » mais aussi le quartier de Russian Hill dont les arbres servent de nid aux nombreux perroquets tout comme dans d’autres endroits de la ville.
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La baie de San Francisco vue de Russian Hill
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Les perroquets de Russian Hill….à vous de jouer et de les trouver!!!
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Les escaliers ayant inspiré « Les chroniques de San Francisco », pas de Mme Madrigal à l’horizon, dommage!
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Nous descendons Lombard Street, rue tortueuse si réputée, nous nous promenons dans le typique Chinatown, sur le Fisherman’s Warf d’où nous allons admirer les lions de mer qui dorent au soleil puis marchons longuement jusqu’au Golden Gate Bridge, que nous ne parviendrons jamais à voir entièrement à cause de la brume.
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« The » Cable car
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Lombard Street
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La porte de Chinatown
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Fisherman’s Wharf
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Les lions de mer se dorent la pilule devant les paparazzis !
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Golden Gate Bridge
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Prêts au décollage?
Déjà, il nous faut boucler nos bagages et songer à repartir. Si nous quittons à regrets les Etats-Unis, nous sommes malgré tout heureux de retrouver nos proches en France afin de leur conter cette belle aventure….
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Dans quinze jours, retour à la réalité et à la passion qui nous anime toutes, je vous propose un petit aperçu de mes coups de coeur du Carrefour Européen du Patchwork, édition 2016.
@ bientôt donc!
Natacha Ramora