« La dernière leçon »….surtout ne la ratez pas!

Plus bas sur la page, une petite vidéo bien utile sur la technique du bâti à la cuillère! Mais qu’est-ce donc que cela?

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Marthe-en-bleu-ConvertImage

 

Formidable et époustouflante Marthe Villalonga! Cette mamie octogénaire fêtera ses 84 printemps au mois de mars! Voilà une femme que j’admire pour l’énergie et la générosité qu’elle dégage. J’aimerai vieillir aussi bien qu’elle, savoir conserver le pep’s et la tendresse qui sont les siens!

Si elle est devenue populaire grâce au feuilleton  » Maguy », sa vie d’actrice a pourtant débuté à la fin des années cinquante et nous avons pu la voir dans des films remarquables tels que :  » Le coup de sirocco »,  « L’union sacrée » ou encore « Ma saison préférée ».

Elle est souvent associée, comme elle le dit elle- même, à des rôles de « mère juive ». Pourtant c’est dans un tout autre registre qu’elle est touchante au cinéma actuellement. Si vous n’avez pas encore vu « La dernière leçon », courrez de ce pas vers les salles obscures afin de voir ce film tellement émouvant et qui ouvre le débat sur la fin de vie et le droit de mourir dignement. Ici, pas de Marthe volcanique ou fantaisiste. Mais l’histoire d’une vieille dame qui prolonge les combats féministes ou humanistes qu’elle a mené toute sa vie, en demandant à ses proches le droit de mourir dans la dignité, en choisissant le jour de sa mort et la façon dont elle veut passer ces dernières semaines. Voici un film tout en finesse et en émotion servi par des acteurs tellement justes dans leur rôle. Si Diane (Sandrine Bonnaire) conçoit, sans pour autant l’accepter, le choix de sa mère, Pierre (Antoine Dulery) son fils,rejette en bloc cette idée. Max (Grégoire Montana-Haroche) le petit-fils, jeune surfeur échevelé qui rêve d’Australie, apporte lui aussi sa touche de tendresse. Cet excellent scénario  nous permet, au final, de comprendre l’attitude de chacun des protagonistes de cette histoire, qui est librement inspirée du livre de Noëlle Chatelet sur sa mère, Mireille Jospin (également mère de Lionel Josin).   Enfin, Madeleine, interprétée par une Marthe Villalonga tellement attachante dans ce film plein de douceur. Certaines scènes sont bouleversantes et je veux bien reconnaître que j’ai souvent versé ma petite larme.

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Madeleine et Diane

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Pour terminer, je veux en profiter pour mettre en avant des professions peu reconnues et qui demande pourtant beaucoup d’implication, de bonté et d’humilité parfois : l’auxiliaire de vie. Ces personnes là aident les familles dans le maintien à domicile de leurs proches et sont quelquefois seules dans cette tâche lorsqu’une personne agêe n’a pas de famille auprès d’elle. L’aide à domicile, sans en avoir les diplômes, assure elle aussi cette fonction lorsque c’est nécessaire. Dans le film, c’est Victoria (Sabine Pakora), une belle noire aux formes généreuses, qui campe ce rôle essentiel d’aide à domicile sur laquelle Madeleine se repose tant.

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Madeleine et Victoria

Un joli film de pascale Pouzadoux que je vous invite à voir,  si ce n’est déjà fait…..

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Je ne pouvais refermer ce post sans mettre en avant cette petite vidéo « maison » sur le bâti à la cuillère selon Françoise Jacquot, prof de patchwork main et machine au Point de Croix-Rousse, Lyon. Pardon pour le langage un peu enlevé d’une élève appliquée affolée du travail à fournir : moi-même… :-(

Et merci à ma chère Françoise pour sa collaboration!

http://www.youtube.com/watch?v=c0Td4YsCPJY

 

Je-suis-en-terrasse-ConvertImageà mardi prochain pour un nouvel article,

N@tacha Ramora

La fabrication artisanale d’un batik

 

Batik Eléphant, source : exoticindiaart.com

Batik Eléphant, source : exoticindiaart.com

 

Le batik est une technique d’impression des étoffes qui existe depuis des millénaires. On trouve cette technique dans plusieurs communautés d’Afrique de l’Ouest, du Moyen-Orient et d’Asie. Le mot « Batik » a pour racine le mot Javanais Titik, qui signifie « point » et il correspondrait à « ce qui se dessine, ce qui se peint ».  Le Batik Javanais est très élaboré et c’est tout naturellement que le Batik Indonésien a été inscrit en 2009 au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité *. Certains chercheurs affirment que cette technique aurait ses origines en Inde. Pline l’ancien (1er siècle avant J.C) décrit ainsi, dans son « Histoire Naturelle » , une méthode d’impression Egyptienne des tissus semblable au batik.
Les secrets de fabrication du Batik Indonésien se transmet de générations en générations. Hélas, il y a de moins en moins d’ateliers familiaux, ils sont mis en péril par l’industrie de l’impression. En Afrique, il semble que cet art soit encore bien vivant.

Afin de comprendre les étapes complexes de la fabrication d’un Batik Africain, je  me suis documentée auprès de plusieurs sites que je vous invite vivement à consulter :

http://www.african-concept.com/art-batik.html
http://www.duppata.com
http://www.ghanacraft.com/batik-africain.htm

 

La technique de fabrication d’un batik dite « de reserve »

Le Batikié choisi généralement un tissu blanc et de coton ou parfois de jute, chanvre, soie, laine ou lin pourvu qu’il absorbe  correctement les pigments et la cire. L’artiste dessine le motif désiré et applique ensuite de la cire chaude sur le dessin à l’aide d’un petit pinceau  afin de le préserver lors de la première teinture de la toile. 

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1ere cire chaude appliquée sur dessin

l’artisan applique de la cire chaude sur les contours du dessin (source : african-concept)

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tampon de cire batik

Ici, la jeune femme tamponne un motif avec de la cire liquide (source : Ghanacraft)

Les parties qui doivent être conservées en blanc sont recouvertes de deux couches de cire sur les deux faces pour ne pas être imprégnées par le bain de teinture.

Les teintes vertes et violettes peuvent être appliquées directement au pinceau, sans phase de trempage, pour des herbes ou des feuillages par exemple. La toile sera ensuite séchée au soleil.Puis ces parties teintes à la main sont recouvertes de cire pour les préserver durant le trempage.

Une première teinture est enfin réalisée dans une bassine d’eau chaude. Le batikié peut utiliser des poudres telles que la soude caustique et  l’hydrosulfate de soude. Ce mélange empêchera le batik de déteindre et préservera les couleurs au fil des lavages. Le degré de coloration s’obtient ensuite par l’eau froide ajoutée progressivement. Une fois toutes ces opérations achevées, il procède au trempage.

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trempage du batik

Trempage du batik (source : African-concept)

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Puis les toiles sont étendues au soleil qui éclaircit peu à peu les tissus qui étaient très sombres. Les motifs imperméabilisées resteront donc blancs.

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                     batik sombre      batik devient clair

Les tissus s’éclaircissent au soleil (source : African-concept)

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Les premières couleurs choisies sont toujours les plus claires pour terminer par les plus foncées. Dans un batik, on joue davantage sur les degrés d’intensité plutôt que sur un large éventail de couleurs différentes. Avant une seconde teinture, afin de créer des effets, on peut casser la cire à certains endroits ou encore, faire bouillir le tissu pour faire fondre la cire. Le batikié recommence ensuite chaque opérations autant de fois que nécessaire. Chaque couleur nécessitant un bain de trempage différent, la fabrication d’un batik peut prendre une semaine ou plusieurs mois.

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Séchage final des batiks

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Pour terminer, le tissu sera rincé une ultime fois et préparé pour la mise en vente.

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vente batiks

Source : ratna-dewi.e-monsite.com

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Il faut savoir qu’en Inde, le batik traditionnel comportant des motifs géométriques ou floraux symbolisent un statut social. Au Ghana, l’un des ateliers de batiks, représente sur ses étoffes des symboles de la culture Ashanti. Ces symboles Adinkra sont liés à un proverbe ou un dicton.

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                   Symbole Ashinka1      Symbole Ashinka2

                                   Symbole Gye Nyame                                  Symbole Nsoroma

* « Gye Nyame signifie ‘sauf Dieu’. Il symbolise la toute-puissance de Dieu, créateur du monde et de l’humanité. Gye Nyame est le symbole adinkra le plus populaire au Ghana. »

* « Nsoroma signifie ‘enfant du ciel’. Il représente une étoile symbole de tutorat, de confiance et de courage. C’est aussi un symbole de foi. »

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En Indonésie, le symbolisme est très fort et à chaque étape de la vie correspond un batik. Ainsi, l’echarpe de portage du nourrisson est ornée de motifs qui lui porteront chance. Il existe des batiks spéciaux pour les mariages, pour la femme enceinte, mais aussi pour les divers milieux professionnels ou universitaires. Les défunts, quant à eux, sont drapés dans des linceuls en batik.

Si d’aventures je devais me rendre dans l’un de ses pays et que je décidais d’acheter un véritable batik fait dans la tradition, je le choisirai avec soin, pensant à toute l’implication et la minutie de l’artisan qui l’a créé. Il me semble important, dans un monde ou tout va si vite, que des artisans de tout pays sachent conserver intact et transmettre leur art et leur savoir-faire, symboles de leur culture et de leurs traditions.

Pour terminer, je voudrais saluer l’initaitive de l’association DUPPATA (voir lien plus haut) qui, dans le cadre du commerce équitable, vend des batiks traditionnels produits par un atelier de Pondichéry. Ce dernier permet à des jeunes filles sans famille et non scolarisées de vivre de leur travail.

                                           Bonne semaine à toutes et tous  et à bientôt pour un nouvel article !

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                                                                                                                N@tacha

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* D’après la Convention pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel, on entend par Patrimoine Culturel Immatériel « les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire …….. que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel ….. ».