Un moment avec Jane Rollason

Dès que j’ai eu connaissance de la 5ème édition du salon QuiltexpoBeaujolais, j’ai farfouillé sur le net pour voir quels événements majeurs étaient prévus et  quels étaient  les artistes invités.

Après quelques échanges de mails avec Jane Rollason et une fois mon inscription à son stage de piqué libre en poche, me voici donc un vendredi après-midi  d’avril devant le Parc Expo de Villefranche sur Saône. Beaucoup de dames déjeunent aux abords du bâtiment, les unes au soleil, les autres à l’ombre, certaines en groupe, d’autres seules. Je me dis que quelques-unes d’entre elles viennent sans doute de loin pour assister à cet événement et à en croire les diverses plaques d’immatriculation, je semble être dans le vrai.

Je pénètre dans le grand hall d’accueil, jette un oeil distrait au stand du chocolatier et m’avance timidement avec mon sésame en main, l’inscription au stage de Jane. Un petit coup de tampon sur la main et l’on m’indique le lieu où se déroule l’atelier choisi. Me voici au coeur des différents stands de vente mais je ne m’attarde pas pour ne pas être en retard. J’arrive devant un grand box où nombre de machines à coudre attendent leur brodeuse d’un jour. Nous arrivons toutes progressivement et, tout en me mêlant aux conversations en cours, je scrute l’arrivée de notre professeur émérite. Je la reconnais tout de suite! Facile me direz-vous! Jane porte un grand tablier où figure son nom!

 

 

Elle me charme tout de suite avec son bel accent british et ses efforts pour nous parler en Français. Cela donne une jolie couleur à son discours. Mais je crois que ce qui mon charme encore plus, c’est le fait qu’elle soit pieds nus! J’adore cette petite touche d’originalité. Chacune d’entre nous s’installe de part et d’autre de notre professeur et nous découvrons sur le petit livret distibué le travail que nous allons effectuer aujourd’hui. Sur le papier, cela à l’air si simple…….
La réalité est tout autre!
Je fais connaissance avec ma machine à coudre et les premiers déboires passés, je me rends compte combien elle est souple et agréable à utiliser par rapport à la mienne qui est une machine toute simple. Je ne suis déjà pas habile en piqué libre, alors m’entraîner chez moi à la demande de Jane va être un exercice de haut vol!

Notre professeur est attentive à chacune d’entre nous, elle papillonne d’une élève à l’autre selon les demandes et donne des conseils judicieux. Après chaque exercice réalisé, elle nous réunit autour d’elle pour nous expliquer la prochaine étape. Elle nous parle aussi des critères qui sont pris en compte par les jurys pour la réalisation de patchwork puisqu’elle fait parfois  parti de l’un d’entre eux. Elle a l’habitude d’évaluer les points positifs ou négatifs d’un ouvrage.

Les minutes s’écoulent trop vite, le stage touche à sa fin et chacune plie ses affaires pour repartir vers d’autres aventures créatives. Je promets à Jane de lui envoyer d’ici trois mois des photos de mes progrès en piqué libre mais je pense que je vais m’accorder un délai plus long tant il est nécessaire que j’investisse dans une nouvelle machine.

En sortant de ce cours passionnant, je me sens l’âme créatrice. Je commence à arpenter tranquillement l’exposition et je savoure la chance d’avoir pris un après-midi de semaine pour être ici. En effet, il y a moins de monde que le week-end et je peux admirer les oeuvres tout à loisir. Beaucoup d’artistes sont là, auprès de leurs ouvrages, mais je n’ose pas encore les aborder. Pourtant, elles sont attentives, il me semble, à nos ressentis de quilteuses confirmées ou débutantes. Je ne pense pas que ce soit de la timidité de ma part, je crois plutôt que je suis trop impressionnée par le travail et la passion fournis pour ces oeuvres et je me sens bien humble face à tout ceci.

Afin de vous faire partager ma balade, voici quelques-uns de mes coups de coeur!

J’ai tout d’abord aimé ce beau dégradé de bleu et de couleurs vives du « Wir Vier » d’Heidi Forster. Heidi s’est essayée à l’art du quilt dans les années 80 et a suivi des cours auprès de grands noms tels que Michel James, Pauline Burbidge, Deirdre Amsden, Irene Kahmann ou Dorle Stern-Straeter. Elle est aujourd’hui exposée en Europe, aux USA, au Japon et en Israël. Elle est membre de la Guilde du patchwork d’Allemagne.

 

"Wir Vier" d'Heïdi Forster

« Wir Vier » d’Heïdi Forster

 

 

En continuant ma promenade, j’ai été très impressionnée par le panneau « l’homme qui traverse le mur » d’Anna Urusova dont le relief est assez époustouflant. Elle l’a créé en 2011  pour le concours «Les aventures insolites en France». Anna, d’origine russe, fait du patchwork depuis 15 ans et participe à de nombreux concours et festivals dans lesquels elle a gagné plusieurs prix.

 

L'homme qui traverse le mur, d'Anna Urusova

« L’homme qui traverse le mur » d’Anna Urusova

 

 

Puis une envie d’admirer la délicate transparence de cet ouvrage fait sur tulle par le groupe Modern Movment de Hongrie

 

"Beginnings" du groupe Modern movment

« Beginnings » du groupe Modern movment

 

Ainsi que les couleurs éclatantes et l’originalité de cet ouvrage réalisé par Els Mommers, Hollandaise.

 

"Egypt" d'els Mommers

« Egypt » d’Els Mommers

 

Mais malgré toutes ces belles oeuvres, mon vrai coup de foudre va à Barbara Lange et son fantastique « Sing-sing » que je trouve tellement drôle et plein de fantaisie! Ces smileys espiègles qui se cachent dans des petites poches, avec des zips qui les laissent entrevoir sont un vrai régal des yeux et de l’âme.  Merci Barbara pour cette touche d’humour et d’imagination!

 

"Sing-sing" de Barbara Lange

« Sing-sing » de Barbara Lange

 

 

Derrière les zips il y a....

Derrière les zips il y a….

 

Quelques coeurs pour nous charmer, cela ne fait pas de doute!

Mais aussi quelques coeurs pour nous charmer, cela ne fait pas de doute!

 

Cette artiste allemande quilte à la machine et crée  ses propres dessins afin de les réaliser par la suite. Elle a suivi des cours avec de grands noms tels que Laura Cater-Woods, Mickael James, Jane Sassanam et Nancy Crow. Nous pourrons admirer d’autres de ses oeuvres au Carrefour Européen du Patchwork en 2014 et 2015.

Je tiens à remercier vivement toutes les artistes citées plus haut qui ont eu la gentillesse de m’autoriser à publier des photos de leurs oeuvres ou d’elles-même et je dis un  merci tout particulier à Jane Rollason. J’espère avoir su, au travers ces quelques lignes rendre hommage à ces artistes.

 

Natacha Ramora