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Bravo pour cette belle initiative!
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Séville est une ville d’une immense richesse culturelle. Que ce soit par son architecture et ses monuments fantastiques, par la diversité de ses métiers d’arts qui élargissent le patrimoine ou encore par le large éventail des mets à déguster, tout ravit les yeux et les papilles.
La place d’Espagne restera l’endroit, dans mon modeste « carnet de voyages », m’ayant tiré des larmes d’émotion tant elle est majestueuse et belle à la fois. Si vous avez l’occasion de visiter cette ville, il vous faudra prendre le temps de vous installer au soleil sur l’un des nombreux bancs en céramique peinte pour profiter de l’instant.

La Place d’Espagne
Il vous faudra aussi bien sûr visiter le Real Alcazar, de préférence dès l’ouverture car la foule est moins dense, pour apprécier, entre autre, l’art Mudéjar et les magnifiques jardins peuplés d’orangers et de quelques citronniers. Si vous avez un peu de chance et selon la saison, les jardiniers vous donneront quelques citrons à emporter dans vos valises.

Les splendides jardins du Real Alcazar
Impossible bien sûr de ne pas visiter la Cathédrale et la Giralda et pour ce faire, voici une petite astuce merveilleuse qui vous évitera de faire la queue et vous permettra une belle découverte : Allez visiter l’Iglesia Colegial Divino Salvador et achetez un billet d’entrée groupé à 8 euros pour l’église, la Cathédrale et la Giralda. Non seulement l’église Salvador vous époustouflera par sa beauté mais de plus, vous aurez déjà votre billet pour les deux autres édifices sans avoir à faire une queue interminable aux caisses.

Iglesia Colegial San Salvador

La cathédrale et la tour de la Giralda
Enfin, n’oubliez pas d’aller déguster un délicieux chocolat chaud et quelques churros après avoir essayé plusieurs bars à tapas et bu quelques verres de sangria.

Tapas

Churros et chocolat chaud
Puis faites une promenade digestive, absolument nécessaire, en allant vous perdre dans les nombreuses ruelles de la vieille ville.

Ruelle Sévillane
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J’aurais souhaité visiter le Musée des Arts Populaires afin d’étoffer mon article mais il était malheureusement fermé! En effet, je voudrais vous parler ci-après des broderies d’or de Séville.
En Espagne, mais encore plus particulièrement en Andalousie et à Séville, les broderies d’or sont une technique qui diffère considérablement de la broderie dite classique car le fil d’or ou d’argent ne traverse pas l’étoffe. Il est tendu ou posé pour couvrir le motif. Il s’agit d’une broderie en relief, artisanat traditionnel plutôt méconnu que peu d’artisans pratiquent encore de nos jours.

Broderies d’or
Les fils utilisé sont jaunes pour l’or et blanc pour l’argent, en soie la plupart du temps et obligatoirement résistants afin d’être solidement fixés à l’aide d’une aiguille. Cette technique permet la création de reliefs et de beaux volumes sur du velours ou de la soie.
Le tissu choisi doit être fortement tendu sur le métier à broder. Puis il faut reproduire le motif sur une étoffe. Cette ébauche sera ensuite faufilée sur le tissu tendu sur le métier afin que le travail de broderie puisse débuter. Cette technique nécessite de faire des remplissages pour rehausser les volumes et les couleurs à l’aide de bristol jaune d’or ou de fibres de torzal de la même couleur.

Travail de broderie d’or
Au 18ème siècle, ce type de broderie faite de fils d’or était très commun pour les étendards et les chasubles de luxe mais engendrait beaucoup de frais. Au fil du temps et par question d’économie, afin de dépenser moins d’or, on remplissait les ombres avec des points de soie en tendant l’or seulement sur les parties dans lesquelles il devait apparaître. Quant aux bases de laine et soie, les deux étoffes principalement utilisées, elles furent peu à peu remplacées durant le 16ème siècle par le velours. La multitude de couleurs fit son apparition au 19ème siècle.
Il est difficile de connaitre et de dater la véritable origine des broderies d’or Sévillanes. Beaucoup l’attribuent aux peuples arabes en raison de l’héritage culturel qu’ils ont laissé en Andalousie. Il est en tout cas certain que cette technique artisanale existait déjà sous l’ère Al-Andalus, à partir de 711 après JC.
C’est en 1433 que les brodeurs Sévillans fondèrent leur corporation avec des inspecteurs examinant les aspirants à ce métier d’art. En 1516 fut mis en place un examen obligatoire pour prétendre à l’ouverture d’un atelier. Cette nouvelle corporation permit le développement de toute la filière textile de la région : teinturiers, filateurs d’or, producteurs de soie, tisseurs de soie ou de lin.
Puis, en 1533, les maîtres brodeurs ne purent plus passer des commandes sur des ateliers extérieurs ni vendre des tissus brodés à des acheteurs non certifiés, afin de protéger la production Sévillane.
Aujourd’hui, la broderie d’or s’illustre essentiellement lors de la semaine sainte et vous trouverez dans les églises de Séville maintes représentations religieuses avec des superbes atouts brodés. Il subsiste encore quelques ateliers qui ont su faire perdurer cet art ancestral.

Pour terminer, je vous propose un petit bloc tout simple à réaliser….

Tout simple, non? ;-)
@ bientôt
Natacha Ramora 