JOYEUSES FÊTES !

BONJOUR A TOUTES ET TOUS !

 

Comme je vais réveillonner dans une autre ville, quelque part en Europe, j’en reviendrai avec un article sur l’un des arts pour lequel cette ville est également connue : la broderie.

Quelques indices?

D’après Wikipédia :

* Cette ville possède un patrimoine architectural considérable. Elle est en cela une des plus riches cités européennes. Ses églises, palais et édifices en font une ville d’art de premier ordre, et une destination privilégiée des touristes.

* L’urbanisme de cette cité vieille de plus de deux mille ans conserve les traces du passage des différents peuples qui l’ont occupée.  La plupart des quartiers du centre ont conservé les rues et ruelles escarpées, et de largeur réduite pour préserver du soleil. L’habitat traditionnel y est très resserré et la présence imposante de monuments historiques de tous types et époques influence profondément la morphologie de la ville, qui s’est construite autour d’eux.

* Une autre caractéristique essentielle de l’urbanisme de la ville est l’existence de nombreux parcs et jardins, et de la présence d’orangers sur la majeure partie des voies publiques.

* C’est une ville éminemment imprégnée par la religion, comme en témoignent le nombre très élevé de lieux de culte, dont deux sont classées au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.

* C’est une ville de fêtes, profanes et sacrées. Marquée par une intense religiosité, elle célèbre tout au long de l’année divers saints patrons locaux. La plus célèbre et la plus importante festivité chrétienne est la fameuse semaine sainte, qui forme avec la non moins renommée Feria de Abril, le cycle des Fiestas Primaverales, les Fêtes de Printemps, les plus populaires et fréquentées. C’est à cette période de l’année que les réjouissances battent leur plein.

* Enfin, il paraît que la ville possède des bars à tapas fantastiques que nous allons nous faire une joie de découvrir!

Alors, vous avez trouvé? Allez, un dernier indice :

La ville mystère

@ très bientôt pour de nouvelles aventures et bon réveillon !

Natacha Ramora

L’apprentissage de Marlow – Conte de Noël – dernière partie

 

ciel céleste

 

 Il se secoua, pensant que la fatigue lui jouait un mauvais tour. Mais le visage de sa mère était toujours là, lui souriant tendrement. Alors il se dit que c’était peut-être le méchant lutin des bois qui lui faisait une farce. On racontait que ce vilain personnage, qui vivait au plus profond de la forêt, changeait les arbres de place pour que les promeneurs se perdent. Il pouvait prendre toutes les apparences qu’il désirait pour mieux tromper ses victimes :
– Va-t’en méchant lutin ! Va-t’en ! Tu ne vois pas que j’ai du chagrin ?
– Chuuut mon enfant ! Calme-toi ! C’est moi, c’est maman ! Chuuut !
– Maman !?
– Oui, c’est moi. N’aie pas peur !
– Mais ce n’est pas possible, comment peux-tu être là ?
– Disons que je suis ta bonne étoile désormais et que je veille sur toi à chacun de tes pas. Alors je suis là aujourd’hui parce que tu as besoin de moi.
– Merci ma petite Maman. Tu me manques tellement, c’est difficile de vivre sans toi tu sais ! Je crois que je ne fais rien de bien !
– Je suis pourtant si fière de tout ce que tu as accompli ! Tu as travaillé dur pendant ton apprentissage et à présent, tu es le nouveau renne du Père-Noël. Je trouve que c’est formidable. Tu ne dois pas te décourager, tu vas repartir et trouver ce village Marlow !
– Mais je suis perdu. Je n’y arriverai jamais, il vaut mieux que j’abandonne !
– Est-ce que tu as pensé à tous les enfants qui attendent demain matin avec impatience ?
– Oui, mais…
– Et tes amis qui sont dans la neige et le froid, blessés ?
– Oui maman, j’ai pensé à tout cela…
– Alors debout ! Si Père Noël t’a choisi, c’est qu’il était sûr de ton courage, tu dois lui prouver qu’il peut compter sur toi.
A cet instant, une raie de lumière vint effleurer la joue du petit renne et il ressentit comme un tendre baiser de sa maman. Puis, la neige rayonna, formant un sentier de mille lumières. Il était ému et il comprit qu’elle lui montrait la route. Il décida donc de repartir, qu’importe si le chemin était long et semé d’embûches, il devait bien cela à ses amis et à tous ces enfants qui les attendaient, les yeux écarquillés de bonheur et d’impatience. Après un court instant, il déboucha sur la grande clairière au bout de laquelle se trouvait le village de Santa-Claus. Dans la profondeur de la nuit, le petit bourg était tout illuminé : ici, une rue centrale bordée de beaux lampadaires qui rayonnaient ; là des guirlandes colorées ; là encore, des enseignes lumineuses.

santa-claus-village

Marlow avançait lentement à travers le village et il aperçut très vite la maison du docteur. Il y avait au-dessus de la porte, une énorme pancarte de bois où une inscription était gravée : Médecin-magicien, toubib en tout genre. Il s’agissait de la maison de M. Passe-Montagne. Notre jeune renne hésitait entre le soulagement et la peur car cet homme-là l’impressionnait énormément. Mais il devait réussir sa mission. Il frappa donc un grand coup sur la porte et quelques instants plus tard, celle-ci s’ouvrit avec fracas. Le grand bonhomme apparut dans l’encadrement en rugissant :
– Qu’est-ce que c’est ?…
– …
– Oh ! Mais je te connais toi ! Tu es Marlow, le jeune renne de Nicolas, n’est-ce pas ?
– Nicolas ?!
– Oui, enfin je veux dire Père Noël ! Ben que t’arrive-t’il mon garçon ?
– Il faut que vous veniez très vite ! Nous avons eu un accident !
– Ben alors ! Tu ne pouvais pas le dire plus tôt boudiou de boudiou ! Quelqu’un est blessé ?
– Père Noël est assommé et Julianna a mal à une patte.
– Morbleu !! Allez ouste ! Nous allons prendre mon ski-doo et tu me montreras le chemin !

Quelques instants plus tard, ils enfourchèrent le terrible engin qui brinqueballait tant et si bien que notre passager s’accrocha aussi fort qu’il le put pour ne pas tomber. Virage à gauche, virage à droite, sauts de bosses, la frénésie emportait M. Passe-Montagne aussi bien qu’elle avait emporté Père Noël quelques instants plus tôt. Heureusement ils arrivèrent sains et saufs sur les lieux de l’accident. Notre docteur se précipita aussitôt sur les deux blessés qu’il examina avec attention. Il appliqua une pommade réparatrice instantanée pour les os et banda solidement la patte de Juliana, puis parvint à réveiller son ami Nicolas en lui faisant boire une bonne rasade de sa fiole de whisky. Mais ce dernier était bien faible et pas en état de se tenir debout. Il avait besoin de plusieurs jours de repos pour soigner sa migraine et ses ecchymoses. Quelle catastrophe ! On ne pouvait pas repousser la tournée de Noël ! Que cela ne tienne, M. Passe-Montagne décida de ramener les blessés chez eux et de finir le travail à la place de son ami. Il les installa dans le traîneau endommagé qu’il attela tant bien que mal à son scooter des neiges et ils repartirent en pétaradant. Ce fut une nuit de Noël bruyante car on les entendait à cent lieues à la ronde !

Lorsque Père Noël fut au chaud dans son lit avec son bonnet de nuit et son ours en peluche (oui ! oui ! son ours en peluche !) et que Juliana s’endormit paisiblement entre les bottes de foin, le médecin-magicien et le jeune renne repartirent pour terminer le travail.

Le Père Noël dans son lit

Le Père Noël dans son lit

De nouveau, ils s’élancèrent dans les airs avec un énorme sac rempli de cadeaux et de friandises. Les enfants qui regardèrent par la fenêtre cette nuit-là se souviennent de cette folle équipée qui ne ressemblait en rien au Père Noël habituel ! Ils gardent toujours en mémoire ce souvenir extraordinaire ! Si bien qu’encore aujourd’hui, lorsque vient la nuit de Noël, ils guettent à leur fenêtre cet équipage merveilleux. Et comme personne ne les croit et qu’ils ont peur que l’on se moque d’eux, ils gardent ce secret pour eux. Alors petits enfants, si un jour vos papis ou mamies vous racontent cela, vous les croirez n’est-ce pas?

Père Noel en ski doo

Vous les croirez n’est-ce pas?

 

 

FIN

 

Je vous souhaite à toutes et tous d’excellentes fêtes de fin d’année et un JOYEUX NOEL !!

 

                                                                                                                                                                            Natacha Ramora

L’apprentissage de Marlow – Conte de Noël – seconde partie

Le Père Noël le tira de sa rêverie. Il avait revêtu  son grand habit rouge et tenait une belle hotte en osier dans ses mains. Habillé ainsi, d’un simple papy sympathique aux joues rouges, il se transformait en un personnage à la fois majestueux et magique.

 

Il avait revêtu son grand habit rouge

Il avait revêtu son grand habit rouge

 

Il lança un joyeux : « prêts les petits? ». Puis il monta à l’avant de son traineau et s’assit lourdement sur le siège de bois et de cuir patiné par les ans et la rudesse du climat scandinave. Au diapason, Marlow et Juliana se mirent en route, la peur au ventre et la joie au coeur. Le jeune renne partait enfin vers la grande aventure.

Il en rêvait depuis des années de cette grande tournée. Déjà, du temps de sa maman et tandis qu’il était encore tout petit, il restait ébahit et rêveur quand il la voyait si fière de prendre le départ. Il aimait tant voir briller les mille petites paillettes dorées dans ses yeux !

Le voyage fut fantastique. Quelle magie de trotter dans le ciel, parmi les nuages et d’apercevoir en bas les lumières des villes et villages éclairer chaque maison ! La première descente impressionna Marlow qui eut le sentiment que son cœur se soulevait dans sa poitrine. Le traîneau se posa délicatement sur le toit d’une petite maison de pierre dont la cheminée fumait joyeusement. Père Noël enfila sa hotte et chaussa ses lunettes cerclées d’or. Il relut alors rapidement la lettre de la petite fille vivant ici afin de vérifier que les cadeaux prévus correspondaient bien à sa demande. Pendant ce temps, Marlow s’interrogeait. Comment ce grand bonhomme rouge allait-il faire pour entrer dans le conduit de cheminée sans se brûler. Peut-être qu’en réalité, il entrait simplement par la porte ou qu’il enjambait une fenêtre ! Non, rien de tout cela ! Il sortit de sa poche un petit sac en tissu matelassé, y plongea la main et en ressortit une pincée de poudre verte qu’il jeta dans la cheminée. Comme par enchantement, le feu cessa et il se glissa dans le conduit.

 

Coloriage de Lola, ma petite puce

Coloriage de Lola, ma petite puce

 

Il posa doucement les cadeaux de l’enfant et bu la tasse de chocolat au lait qu’elle lui avait laissé près de l’âtre. Marlow n’en croyait pas ses yeux et affichait un air éberlué qui fit rire Juliana :
– T’as vu ça ?!
– Oui, oui !!! C’est impressionnant n’est-ce pas ? Lui répondit-elle en ouvrant ces grands yeux de biche.
– Ben…wouahhh ! C’est géant !

Il y avait là encore un grand mystère dut à la magie de Noël. Maman renne s’était bien gardée de lui conter tout cela et il comprit très vite qu’elle avait voulu préserver entier son émerveillement. Elle aimait tant le voir s’étonner d’un rien, rire de choses qui le surprenait.
Les cheminées qui fumait fébrilement, les milliers de lumières, les sapins brillants dans le noir succédaient les uns aux autres et la tournée s’effectuait tranquillement. Cette année encore, Noël ferait la joie des petits et des grands ! Père Noël, fou de joie et entrainé par la bonne humeur de son équipage poussa un grand cri de satisfaction en levant ses mains au ciel. Il en perdit ses lunettes qui étaient au bout de son nez, prêtes à tomber justement ! Et là ! Catastrophe ! N’y voyant plus rien, il se baissa pour les chercher au fond de son traîneau. Mais il déstabilisa l’engin qui alla s’écraser contre le plus grand sapin de la forêt :
– Wouchhhhhh ! fit le Père Noël.
– Aïeeeee ! fit le sapin.

L’équipage tomba au sol avec fracas en soulevant de grandes gerbes de neige. Dans les bois on n’entendit soudain plus rien. Chaque animal retenait son souffle et les arbres évitaient de faire craquer leur tronc. Marlow se releva avec peine et regarda autour de lui. Il s’approcha de Père Noël qui était étendu sur le sol, inanimé, puis de Juliana qui lui murmura faiblement que sa patte était très douloureuse et qu’elle ne pouvait pas bouger. Bien qu’il lui demanda de l’aide, elle ne trouvait pas la force suffisante pour réfléchir et trouver une solution. Que faire ? Il se sentait soudain seul et sans expérience. Il secoua le grand bonhomme rouge tout doucement d’abord puis avec plus de vigueur. Mais il n’obtint pas de réponse. Père Noël était assommé et ne répondait pas à son appel. Marlow sentit alors monter en lui un profond chagrin et une grande peur. Il fut secoué de sanglots, se mit à gémir, puis laissa enfin exploser ses pleurs qui finirent en un long brame triste et plaintif.

C’est alors qu’un lapin à fourrure blanche pointa le bout de sa truffe hors de son terrier pour voir qui faisait un tel raffut et osait réveiller ses lapereaux. Il s’approcha du jeune renne et le renifla, ce qui fit sursauter Marlow.

 

lapin-blanc
– Tu as l’air d’avoir beaucoup de chagrin jeune renne !
– Oui…snif…
Le lapin regarda longuement les débris éparpillés du traîneau et laissa échapper un sifflement de surprise.
– Whouaaaaah ! Ben dis donc ! Que s’est-il passé ici ? Un ouragan ? Qui es-tu ?
– Je suis Marlow, le renne du Père Noël. Nous venons d’avoir un accident. Il faut que tu m’aides à trouver un médecin pour soigner mes amis…et il faut aussi trouver quelqu’un qui puisse réparer le traîneau parce que les enfants nous attendent ! Nous devons repartir au plus vite !
– Attends ! Attends ! Moi je veux bien t’aider mais je ne peux pas laisser mes lapereaux seuls. Ils vont être inquiets. Réfléchissons un peu…voyons…hum…
Il s’approcha du traîneau, puis tenta de réveiller le Père Noël, mais n’y parvint pas. Juliana releva la tête avec peine et chuchota faiblement qu’elle avait très froid. Des larmes roulaient le long de sa truffe pour se perdre dans son pelage.
– Tes amis ont l’air d’avoir très froid, il faut se dépêcher de les réchauffer. Voici ce que je te propose jeune renne, mes petits et moi nous nous occuperons de tes amis pendant que tu iras chercher du secours.
– Chercher du secours ? Moi ? Tout seul ?
– Oui, toi…tout seul !
– Mais je ne connais pas la forêt, je vais me perdre ou mourir de froid. Et puis où dois-je aller ?
– Tu dois traverser entièrement le bois puis la grande clairière enneigée au bout de laquelle tu apercevras le village de Santa-Claus…
– Le village de Santa-Claus ?!
– Oui, oui, le village de Santa-Claus ! Dans la grande rue, cherche une belle enseigne dorée, tu trouveras les secours dont nous avons besoin.
– D’accord mais…
– File jeune renne et presse-toi car le temps nous est compté…allez ouste !
Marlow s’approcha de son amie pour la rassurer et lui dire qu’il reviendrait très vite, puis il s’ébroua en faisant voler autour de lui la neige accrochée à son pelage et s’élança dans les airs. Pendant ce temps, le beau lapin blanc et ses lapereaux entouraient Juliana et le Père Noël pour les réchauffer de leurs fourrures et de leurs souffles tièdes.
Il galopa longtemps à travers la forêt, rencontrant des résineux, tous plus hauts les uns que les autres, quelques oiseaux cherchant de la nourriture et un énorme ours brun qui avait oublié d’hiberner tant il était affamé. Pendant un instant, enchanté par le spectacle qui s’offrait à ses yeux, il avait oublié sa peur. Mais hélas, il avait aussi oublié les recommandations du lapin blanc et ne trouva pas la clairière enneigée. Il ralentit l’allure tout d’abord, puis il s’arrêta au pied d’un grand sapin, épuisé et les pattes douloureuses. Il espérait se reposer un instant et rencontrer un habitant de la forêt qui lui indiquerait son chemin. Mais il ne vint personne, les lieux étaient silencieux et lugubres. Quant aux arbres, ils étaient si rapprochés les uns des autres qu’aucune étoile n’était visible. L’endroit était si sombre ! Le courage de notre jeune renne s’envola rapidement, le laissant tremblant de peur. Il erra un moment, s’avançant avec prudence dans le bois, mais il se perdit davantage. Aucun bruit, aucune lumière dans ce lieu sinistre ! Il se remit à pleurer en silence, se demandant comment il pouvait retrouver son chemin et sauver ses amis. Il ne voyait aucune solution ! Par sa faute, les enfants n’auraient pas de cadeaux cette année et Père Noël et Juliana mourraient de froid ! Quel désastre ! Il allait en faire des malheureux !

Tout à coup, une lumière très vive traversa les arbres et illumina une partie du bois, une lumière céleste !

 

blue-night-sky

 

Marlow, surpris, fit un bond de côté. Il écarquilla les yeux lorsqu’il crut apercevoir une image très floue dans la lumière, un renne avec des bois magnifiques, de grands yeux affectueux, une truffe humide…sa maman ?! …………………..

 @ suivre

 

Natacha Ramora

L’apprentissage de Marlow – Conte de Noël – première partie

 

Illustration de Fanette, ma fille aînée

Illustration de Fanette, ma fille aînée

 

Depuis quelques semaines, Maman-renne semblait fatiguée. Sa joie à l’approche de Noël était absente cette année. Pourtant, elle adorait cette période où elle accompagnait Père Noël dans sa longue tournée du 24 décembre. Ces moments-là étaient magiques, l’émerveillement de milliers d’enfants, les maisons illuminées, la neige quelquefois, accompagnant leur long parcours et la trêve de quelques combats partout dans le monde pour une nuit, juste une nuit ! Le rituel était toujours le même avec Père Noël; toute l’année, il travaillait dur afin de fabriquer assez de jouets pour rendre les enfants heureux. En bras de chemise, il suait dans son établi pour scier, sculpter, assembler et peindre de simples planches de bois qui deviendraient un bateau, un cheval à bascule, une trottinette ou un jeu de construction.

Puis, juste avant la grande distribution de cadeaux, on emballait les paquets. Tout le monde s’y mettait, le sol de la cuisine devenait un immense parterre coloré tant il était recouvert de chutes de papier multicolores. Avec les années, on en était arrivé à faire des concours d’emballages, ainsi, on s’amusait follement.

 

cadeaux par milliers
Il y avait Père Noël bien sûr, qui était beaucoup plus habile pour fabriquer des jouets que pour plier rapidement du papier ! Lui préférait prendre son temps, boire une tasse de café entre deux coups de marteau. Alors dès qu’il s’agissait de se dépêcher pour emballer des cadeaux, il perdait sans cesse.
Il y avait Mère Noël, aussi appelée Mummy-Quilt. Tandis que son époux confectionnait des jouets, elle confectionnait des quilts colorés et splendides. Elle avait participé à des concours mais son travail était si minutieux et époustouflant qu’elle remportait à chaque fois le premier prix et qu’elle avait de plus en plus de mal à cacher sa véritable identité. C’était une chose délicate de dire qu’elle était la femme du Père Noël. Certaines artistes avec qui elle avait sympathisé lui avaient gentiment proposé d’exposer certains de ses quilts sous leur propre nom. Ainsi, parmi certaines œuvres d’artistes mondialement connues se cache le savoir-faire de Mère Noël. Il est hélas interdit de dévoiler le nom des amies de Mummy-quilt, mais peut-être qu’en cherchant bien, durant les salons et expositions internationales, est-il possible d’en déceler parfois un.
Enfin, il y avait une grande partie des autres résidents de la maison : les petites marmottes qui attendaient le 26 décembre pour hiberner, les lutins malicieux, le père fouettard, qui réclamait toujours un gros cadeau pour le récompenser de son aide et Toby, le vieux chien. Personne ne pouvait le battre à ce jeu-là, il restait le champion du paquet cadeau. A tel point qu’on lui confiait les jouets les plus difficiles à emballer. Il gagnait malgré tout à chaque fois. Ensuite, il fallait ranger les nombreux paquets dans la grange, d’où on avait ôté toutes les bottes de foin afin de faire de la place. Et déjà, le grand jour s’annonçait ! Alors on se couchait de bonne heure et on dormait longtemps afin de prendre des forces pour pouvoir faire la grande tournée.

 

Coloriage d'Indiana, ma fille cadette

Coloriage d’Indiana, ma fille cadette

 

Ensuite, quel plaisir d’observer tous ces bambins déballer leurs cadeaux et pousser des cris joyeux. Cette belle mission enfin terminée, il était temps de rentrer se mettre aux chaud, de prendre une grande tasse de chocolat brûlant chez Père Noël et de se recoucher de longues heures afin de se reposer.

Mais cette année, Maman renne n’avait pas le courage d’affronter tout cela. Elle était épuisée et ne parvenait pas à se mettre debout sur ses quatre pattes. Le moindre mouvement lui semblait être un effort insurmontable ! Lorsque Toby rentra dans l’étable pour son salut matinal, elle ne se leva pas, ce qui inquiéta immédiatement notre chien, toujours soucieux du bien-être de chacun. Elle tenta de lui cacher sa faiblesse, mais on ne pouvait tromper le flair de Toby ! Alors elle lui expliqua ce qui n’allait pas mais lui demande de garder le secret pour lui. Elle ne voulait pas que son fils Marlow le sache tout de suite. Elle savait que sa fin était proche et elle attendait que le vétérinaire confirme ce qu’elle savait déjà, après seulement elle le dirait à son fils. Père Noël arriva peu de temps après, alerté par Toby, qui avait pris soin d’écarter discrètement Marlow de l’étable en l’occupant à d’autres tâches. Ils prirent la décision d’appeler M. Passe-Montagne , le médecin-magicien, qui arriva bruyamment quelques heures plus tard sur son scooter des neiges pétaradant et fit, comme à son habitude, un grand dérapage qui l’amusait fortement. Il éclaboussa tout le monde au passage et s’excusa en s’esclaffant et en secouant sa grande carcasse.

 

personnage ski doo

 

M. Passe-Montagne mesurait 2,10m et pesait 130 kilos ! Il était donc impressionnant et attendrissant également lorsqu’il prêtait une oreille attentive aux autres. Il n’avait pas de véritable diplôme de médecin mais possédait un savoir infini sur la façon de guérir ou d’apaiser les personnes mal en point. C’était la raison pour laquelle Père Noël faisait toujours appel à lui lorsque l’un de ses proches était malade.
Le médecin-magicien s’approcha de Maman renne puis s’agenouilla. Il l’ausculta et ils parlèrent longuement. Lorsqu’il sortit de l’étable, il prit Père Noël à part et lui expliqua que la vie de son renne guide touchait à sa fin. Contrairement à la légende, les rennes célestes n’étaient pas éternels. Il faudrait beaucoup de courage à Marlow pour comprendre et accepter que sa maman doive mourir. Mais une lourde tâche l’attendait ensuite, car il allait devoir la remplacer dans la tournée fantastique pour les jours à venir et il faudrait le préparer, l’entraîner à tout cela.
Lorsque le jeune renne comprit qu’une terrible nouvelle allait le frapper, il se précipita dans l’étable et se blottit contre sa maman pour pleurer à chaudes larmes. Il se serra contre elle et avec le peu de force qu’il lui restait, elle le lécha lentement. Ils restèrent ainsi de longues heures, en communion totale. Sans se parler, ils exprimaient la force de leur amour l’un pour l’autre, le chagrin de devoir se quitter, la fierté des valeurs enseignées et cette promesse de ne jamais s’oublier, quoiqu’il arrive. Lorsque Maman renne ferma les paupières pour toujours, Marlow, par-delà la douleur déchirante qui s’installa, sut qu’elle veillerait sur lui à tout jamais et qu’il devrait vivre pour qu’elle soit fière de lui et qu’il puisse honorer sa mémoire. Il ignorait où il trouverait la force de se lever et d’affronter les épreuves mais il devait le faire pour elle.

On fit une petite cérémonie d’adieu et Maman renne put reposer en paix au pied du grand sapin sous un parterre d’humus et d’aiguilles odorantes. Malgré l’attention que tous portaient à Marlow, il se sentait terriblement seul au monde. Pourtant, on ne lui laissa pas l’occasion de se laisser aller à la tristesse car Père Noël rassembla tout le monde pour réorganiser la tournée de jouets. Malgré ce triste évènement, on ne pouvait pas annuler la distribution de cadeaux et décevoir des milliers d’enfants. Il fallait reprendre le dessus très vite et permettre à la vie de suivre son cours. Le jeune renne allait devoir apprendre en quelques jours à guider un traîneau chargé de cadeaux, à travailler et être solidaire avec les autres.
L’entraînement commença immédiatement. Tobby harnacha Marlow pour la première fois et celui-ci eut bien du mal à ne pas rechigner d’avoir des lanières de cuir lui enserrant la tête et le corps. La sensation était très désagréable et dès qu’il bougeait un peu, les petites clochettes résonnaient péniblement à ses oreilles. Mais il repensait à sa maman et trouvait le courage de supporter ce tintamarre. Tous s’improvisèrent professeurs et lui ne savait plus où donner de la tête. Mais il possédait la faculté d’apprendre vite. En quelques jours, il sut conduire le traîneau presque aussi bien que sa maman.

 

superbe renne père noel
La belle nuit de Noël arriva enfin, sous un ciel chargé de neige et un froid mordant. Seule l’étoile du berger, épargnée par les nuages, scintillait. Le jeune renne, la croupe frissonnante, se laissa atteler docilement à l’avant de ce joyeux équipage au côté de Juliana, le second renne. Celle-ci avait déjà une expérience de la tournée de Noël qu’elle effectuait depuis deux annees. Maman-renne l’avait formée patiemment à cette tâche et lui avait fait prendre conscience de son importance. Aujourd’hui, Juliana était heureuse de partager ces moments à venir avec le fils de son ancienne professeur et complice. Etant plus vieille que Marlow, elle n’avait pas eu l’occasion de partager ses jeux avec lui. Le temps était donc venu de faire plus ample connaissance avec ce jeune renne qui lui semblait sympathique et mignon. Marlow, quant à lui, se sentait intimidé par cette jeune renne aux yeux doux, ce qui amplifiait sa gaucherie de débutant. Il faut avouer qu’il la trouvait très jolie !

 

@ suivre

 

Natacha Ramora

Recette de Marrons Glacés facile ou comment épater vos convives

J’ ai grandi en Ardèche méridionale, entre Aubenas et Largentière, pays de la châtaigne. j’ ai donc, enfant, consommé beaucoup de châtaignes sous toutes ses formes! Je me souviens, petite,  avoir ouvert le réfrigérateur en catimini pour tremper subrepticement ma cuillère dans le pot de crème de marrons à l’insu de ma mère!

 

crème de marrons

 

Je me souviens aussi de ces après-midi d’automne où nous nous installions devant un bon feu de cheminée avec mes parents et mon frère et que nous faisions flamber des châtaignes dans la poêle prévue à cet effet. Nous les épluchions ensuite brûlantes, bravant la chaleur intense qu’elles dégageaient afin de nous régaler de ces fruits chauds et délicieux.

 

poele à chataignes

 

 Ce n’est qu’une fois adulte que j’ai découvert les marrons glacés lorsque, installée dans la région lyonnaise, on m’en a offert une boîte en me disant gentiment que cela me rappellerait « mon Ardèche ». Et quelle bonne idée ce fut ! Les marrons glacés…rien que d’en parler, mes papilles s’affolent ! C’est là mon péché mignon de fin d’année et j’en déplore le prix exorbitant tant j’aime ces douceurs. Pour me consoler de ne pouvoir en manger à loisirs, j’ai cherché des recettes afin d’en faire moi-même et, après maints essais, j’ai fini par trouver celle qui est la plus simple à réaliser mais qui me semble aussi la plus proche de la véritable saveur.

Je viens donc la partager avec vous.    Mesdames, sortez vos marmites et vos écumoires !

 

LA RECETTE

Cette recette nécessitant des cuissons puis des temps de repos successifs, comptez quatre jours avant de pouvoir les servir à vos invités.

 

Ingrédients :

– 1 kg de marrons sous-vide…..ou de grosses châtaignes fraîches (que l’on appelle donc marrons, les vrais marrons ne se consommant pas) mais qui vous demanderont de la patience et de la minutie pour l’épluchage!)

– 1,5 kg de sucre blanc

– 1,5 litre d’eau

– 1 belle gousse de vanille

 

Pour les châtaignes fraîches (pour les cuisinières très très courageuses!!) :

*Incisez les châtaignes et les plonger dans une terrine d’eau froide. Après 5 minutes, prélevez 10 marrons, les déposer dans une casserole d’eau froide et porter à ébullition pendant 2 à 3 minutes, à ce moment là les peaux se détachent et il vous faut les peler entièrement……..c’est à cette étape mesdames les courageuses que vous allez comprendre la difficulté de peler des châtaignes avec délicatesse pour les garder entières et que vous allez me maudire….. Mais je vous avais pourtant conseillé d’opter pour le sous-vide!!  ;-)

*Recommencez l’opération jusqu’à épuisement de votre stock de châtaignes…… pourvu que vous n’ayez pas prévu 3 kilos de marrons!

*Déposez les marrons dans une marmite d’eau froide et portez à faible ébullition pendant 15 minutes (les marrons doivent être cuits mais fermes pour ne pas finir en purée).

* A la fin de la cuisson, jetez les marrons dans une terrine d’eau froide afin de bien les raffermir.

 

Pour les marrons sous-vide (ou pour les raisonnables comme moi!!), passez directement à l’étape qui suit après avoir préalablement fait bouillir 3 ou 4 minutes vos marrons si vous ne le voulez pas trop fermes (voire un peu plus longtemps, il vous faudra goûter pour juger de la fermeté que vous souhaitez).

*Dans une cocotte minute, mettez les 1,5 litres d’eau, le sucre et faites cuire ce sirop sur feu moyen en remuant de temps en temps.

*Lorsque le sucre est devenu transparent, augmentez le feu et lorsque le liquide bout, ajoutez la gousse de vanille fendue en deux. Laissez bouillir à gros bouillons 3 minutes et y plonger les marrons installés dans le panier de la cocotte minute pour les protéger des chocs. Reprenez l’ébullition et laissez frémir 1 minute. Eteindre le feu et laissez vos marrons reposer dans votre marmite durant 24h.

*Renouvelez cette dernière opération (ébullition, frémissement 1 minute puis repos) le deuxième jour puis le troisième jour.

*Pour terminer, sortir les marrons refroidis et les poser sur du papier sulfurisé à l’air libre pour qu’ils sèchent. Une fois secs, préparer une glace épaisse avec du sucre glace et un peu d’eau. Attention à ne pas avoir la main lourde sur l’eau ! Je vous conseille de la verser petit à petit afin de trouver, au jugé, la consistante parfaite pour votre glaçage.

*Préchauffer votre four à 200° C, disposez vos marrons sur une grille recouverte de papier sulfurisé et procédez au glaçage de chacun d’eux.
Mettre au four 2 à 2 minutes et demie maximum afin que les marrons ne durcissent pas ! Laissez vos douceurs refroidir !

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Vous pouvez les mettre dans un joli plat pour présenter à vos invités ou alors, en faire des petites friandises à offrir en les présentant dans de jolies boites que vous aurez confectionnées! Succès garanti!

Pour terminer, je voudrais vous compter une petite anecdote qui vous prouvera que tout le monde aime cette recette de marrons glacés. Dans le cadre de mon travail, le service à domicile,  j’ai une petite dizaine d’employeurs. Chaque fin d’année, la plupart d’entre eux me donnent des étrennes. J’ai donc moi aussi instauré ma propre tradition qui est de les remercier à ma façon en leur cuisinant un petit quelque chose à déguster. Une année, j’avais fait des ballotins de marrons glacés pour chacun. L’une de mes clientes étant absente, j’ai laissé le ballotin sur la table avec un petit mot. Elle m’a appelée le soir même pour me remercier. Mais elle m’a ensuite avoué que le ballotin étant resté à vue, son chien Moxa avait sauté sur la table et les avait tous mangés!  Je vous le disais, succès garanti!!

 

cocker moxa

 

Bon @ppétit!

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C’est Clément Faugier qui créa la première fabrique de marrons glacés en Ardèche en 1882 en utilisant la matière première qu’était la châtaigne dans ce département. Il trouva facilement de la main d’œuvre puisque l’élevage du ver à soie, qui a lui aussi fait la réputation de l’Ardèche, était en crise.

 

 

Il fut suivit en 1907 par les établissements Sabaton puis par la maison Imbert en 1920. Ce sont aujourd’hui des entreprises réputées pour leurs marrons glacés.

 

marrons-imbert.com

marrons-imbert.com

 

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La châtaigne d’Ardèche, quant à elle, a obtenu son AOC en 2006. Actuellement, son terroir est couvert par 118 communes du département.

photo chataignes

http://www.chataigne-ardeche.com/fr/chataigne-aoc/

Natacha Ramora